Désengagement, comment inverser la tendance ?

62% des employés se disent désengagés au travail et 15% extrêmement désengagés suivant l’édition 2024 du rapport Gallup “State of the global Workplace”.

Si on se concentre sur l’Europe, le taux de travailleurs désengagés est de 72% et celui des travailleurs extrêmement désengagés est de 16%.

D’où vient ce désengagement ?

Il y a de multiples raisons à ce désengagement. En voici quelques une aux conséquences désastreuses…

  • Plus d’écoute au sein de l’entreprise
  • Aucune reconnaissance
  • Plus de sens dans les actions de l’entreprise et dans le management
  • Seule obsession, le chiffre
  • Pression constante exercée sans se préoccuper de la santé mentale du salarié
  • Management toxique, et décalé, au vu du monde en perpétuel évolution

Émotionnellement, toutes ces causes créent et ont créé un ras le bol, un dégout de se décarcasser, de se donner, de s’investir.

Le manque de reconnaissance vient appuyer encore plus fortement sur ces mauvaises émotions ressenties. Ce dernier accentue encore plus ce désengagement.

Alors, comment percevoir les premiers signes ? Comment éviter ce fléau qui impact la productivité et la rentabilité des entreprises, certes, mais également la santé mentale de nombreux salariés ?

PI temps surmenée puissance interieure

Les signes de ce désengagement…

  • Les collaborateurs s’investissent moins dans les réunions, les salariés, moins dans leurs actions journalières
  • Ils s’absentent plus facilement pour des motifs de plus en plus insignifiants
  • Plus ou peu d’initiatives. “A quoi bon, puisqu’il n’y a plus de reconnaissance”
  • Les objectifs ne sont plus atteints en temps et en heure. Là aussi, pourquoi se décarcasser !!!
  • L’attitude n’est plus au rendez-vous, le mental est en berne
  • Plus d’intéressement aux décisions cruciales de l’entreprise.
  • Les collaborateurs se contentent de faire le strict minimum

Et la liste n’est pas exhaustive… On pourrait élaborer un nombre de signes bien plus conséquent. Et on pourrait énoncer également de nombreuses solutions toutes faites  avec des “Y a qu’à et faut qu’on”.

Mais cet article n’est pas là pour ça. Et ce n’est pas en faisant culpabiliser untel ou unetelle que les choses changeront.

Le plus important, l’essentiel même, est de comprendre l’impact émotionnel que ces causes ont sur tout être humain pour comprendre comment stopper cette spirale, ce fléau, qui a comme conséquence un total désengagement. Total désengagement débouchant sur un manque de productivité, débouchant lui-même sur un manque de rentabilité avec en cerise sur le gâteau, une santé mentale très dégradée chez les salariés.

Il y a deux grandes catégories d’émotions :

  • Les paralysantes ou les dynamisantes
  • Les négatives ou les positives
  • Les destructrices ou les élévatrices
  • Les  démotivantes ou les motivantes

Pour imager de façon cartésienne, on pourrait dire qu’il y a deux tableaux. Le tableau bas des émotions et le tableau haut.

Dans le tableau bas, vous allez retrouver les émotions paralysantes, les négatives,  les destructrices et les démotivantes. Dans le tableau haut, les dynamisantes, les positives, les élévatrices et les motivantes.

Ce qu’il faut comprendre maintenant c’est que ces deux tableaux ont chacun leur spirale.

  • Une spirale exponentiellement positive pour le tableau haut
  • Une spirale exponentiellement négative pour le tableau du bas

Et donc, au fur et à mesure des jours et des semaines, au fur et à mesure des actions vécues, au fur et à mesure des pressions subies ou des encouragements entendus, ces émotions, ainsi que leur spirale assortie, vont nous porter vers le tableau du haut et nous rendre plus investis, plus performants ou bien nous enfoncer dans le tableau du bas et nous rendre moins investis, moins performants donc moins rentables.

La dangerosité du processus…

Ce processus est vicieux, invisible au début, mais il fonctionne malheureusement de la sorte. C’est ce coté invisible qui fait que bien souvent, quand on s’en aperçoit, il est déjà trop tard. On peut d’ailleurs l’observer à plus grande échelle de nos jours et ce, dans tous les pays. Ce mal s’est fait sournoisement. Il n’est pas Français ou européens, il est mondial.

Comment inverser la tendance ?

Vous l’avez donc compris, c’est un travail de chaque instant et ce travail ne peut être productif que si l’on est à l’écoute de chacun. Pas une écoute parce qu’il faut écouter, non, mais une écoute active où l’on entend les mots et on ressent les émotions, le bien-être ou le mal-être de l’autre.

Cette écoute doit être un réel temps consacré à l’autre et c’est ce travail journalier, et réalisé avec beaucoup d’empathie, qui peut et pourra permettre, dans les mois et années à venir, d’inverser la tendance. Il faut être conscient  que ce n’est bien évidemment pas un temps d’écoute une fois par an, lors des entretiens annuels, qui permettra ce revirement de situation et l’inversion de cette tendance.

De la patience, du temps et de l’envie…

Cela va donc demander du temps, de l’énergie et de la patience pour qu’un salarié désengagé reprenne goût à la vie de l’entreprise et retrouve la “niaque” d’y aller. Ce passage va être de plus très délicat et subtil car le manager, le dirigeant,  ne pourra pas mener ces actions parce qu’il faut mener des actions, mais parce qu’il a envie de mener ces actions et que toute l’entreprise a également envie de mener ces actions. Et l’envie ne s’achète pas. Elle ne peut venir que quand on comprend le mal ou le bienfait que l’on fait à chacun de nos collaborateurs, et ce, avec le plus d’humanité possible.

Alors comment comprendre ces finesses intellectuelles et émotionnelles ?

C’est :

  • Là que chacun doit comprendre pourquoi les sujets de L’Intelligence Emotionnelle et de la gestion des émotions sont au coeur des discussions actuelles.
  • Pour cela que de plus en plus de statistiques sortent sur les bienfaits en entreprises de ces compétences douces, appelées également softskills.
  • En travaillant sur ces sujets que l’on peut découvrir le fonctionnement humain et les clés à utiliser pour inverser une tendance désengageante, en une démarche pleine d’engagements.

Pourquoi personne ne doit culpabiliser ?

Parce que ces sujets ne sont que très peu abordés. Et ils l’étaient encore moins il n’y a que quelques semaines. Ce sont donc de nouvelles compétences qu’il est essentiel d’acquérir si l’on veut donner le meilleur à son collaborateur et le voir s’engager. De plus, ce ne doit pas être un maillon de la chaîne mais tous les maillons de l’entreprise qui doivent se former afin qu’un vent nouveau souffle au sein de cette dernière !!!

Un travail isolé n’apportera rien, sauf sur une problématique isolée. Par exemple un manager toxique dans un service bien précis.

Y a t’il un raccourci ? Un moyen d’aller vite ?

Malheureusement non, on ne peut pas précipiter les choses. Il n’y a que des formations et l’absorption de connaissances nouvelles sur ces sujets qui peuvent changer les choses. Et cette compréhension peut prendre du temps, voire beaucoup de temps suivant les connaissances des apprenants. En revanche, on peut raccourcir le délai si ces formations sont transmises à des personnes ayant certains critères, certaines particularités telles que l’hypersensibilité et/ou un haut potentiel émotionnel révélé ou proche de l’être. Là encore, être conscient de qui sont nos salariés est essentiel.

En effet, les formations et le contenu de ces dernières parleront plus vite et seront plus vite intégrées par des personnes déjà sensibles et initiées à ces sujets. Leur intelligence émotionnelle sous jacente permettra une compréhension autre, une maîtrise autre et une mise en pratique sur le terrain beaucoup plus efficace.

 

Gilbert Toullier

Expert en intelligence émotionnelle et en gestion des émotions

Auteur du livre publié en 2020 :” L’intelligence émotionnelle de A à Z “

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